Tristan Arbousse-Bastide, Anthropologie & Archéologie, Rennes, tr.arbousse-bastide@laposte.net
Résumé:
Il est difficile de définir un phénomène aussi fluctuant que la vente directe sans prendre en compte le couple producteur-consommateur. Le contexte, les circonstances de la transaction, et la spécificité de l’offre, déterminent aussi l’intentionnalité de la vente directe. Le rejet de la vente directe par l’économie de marché en fait l’expression d’une résistance économique. Il s’agit de sortir des systèmes commerciaux actuels en dénonçant leur côté irrationnel et leur usage immodéré du “mythe-media”. Au delà d’une simple critique, la “poétique économique” de la vente directe propose une nouvelle approche du marché. Cherchant un sens au delà du profit, les valeurs culturelles et sociales retrouvent leur importance à l’égard d’une économie qui se définit comme une façon d’ “être au monde” où l’imagination prévaut sur le progrès. La “poétique économique” redéfinit les conditions du partage. Le corps et le temps de la parole sont les fondements d’une transaction commerciale qui est aussi une relation humaine. Des règles non écrites président à la vente directe ; il s’agit de la réciprocité, de l’équilibre, et de la non dépendance du producteur comme du consommateur. Les pistes pour un développement durable de la vente directe sont nombreuses et inégales. Il faut éviter les effets de mode, et résoudre la difficile question du rapport à l’environnement tout en valorisant le travail de l’agriculteur et en ouvrant la voie à une éducation à la consommation.
Cet article à été élaboré dans le cadre du programme de recherche d'intérêt régional "vente directe Bretagne Japon"financé par le Conseil Régional et Coordonné par l'Université de Rennes 2 Haute-Bretagne.
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